• La Lisière de Bohême, de Jacques Baudou

            

     

    En s'avançant sous les ombres conjuguées de Robert Holdstock, de André Dhôtel, de Marcel Brion, ou que sais-je encore, d'un "évanescent Domaine" rappelant " l'Antique Parage Interdit" de Lavondyss, La Lisière de Bohême avait tout pour retenir mon attention.

    Des trois auteurs nommés plus haut je ne connais que Robert Holdstock, certes. Je ne vois pas pourquoi je me serais privé d'une telle énumération ; elles tiennent lieu, d'ordinaire, de parfaites entrées en la matière. Un feignant aurait tort de s'en priver.

    Le point de départ de ce roman : un vieil écrivain, cloîtré dans sa cabane de forêt, où il poursuit l'un de ses derniers travaux. Il reçoit la visite d'une randonneuse, beaucoup plus jeune, et tandis qu'ils se mettent à deviser, diverses coïncidences, un flux de synchronicité croirait-on, leur apporte l'intuition que leur rencontre n'est en rien dû au hasard.

     

     

    Pour tout dire, ma description de "La Lisière de Bohême" pourrait s'arrêter ici.

    Avant même d'avoir pénétré plus loin, là où commence la forêt, à sa lisière donc. Cette frontière qui éprouve le regard, et nous défie, oui, dans sa "fixité", son immobilité de façade. Une grande partie des charmes de ce livre se déploie dans l'évocation, l'oralité. Ce n'est pas pour rien que chacun de ses courts chapitres s'ouvrira, d'abord, sur une exergue, une trace laissée par d'autres auteurs dans la mémoire de Jacques Baudou ; ils forment, à eux tous, une tradition, la leur, et inévitablement, la sienne.

    Davantage qu'un mystère à résoudre, l'histoire que nous conte "La Lisière ..." est celle d'un espace rêvé, à portée de main, invisible peut-être, mais après lequel il nous faut pourtant courir. Il évoque le plaisir de parler, de transmettre, la clandestinité des âmes, la passion des questions plutôt que des réponses, ou encore des éditions régionalistes. Du peu, du bien et du tant.

     

    Tout n'y est pas parfait. Certains soulèvent quelques défauts qui me paraissent évidents, mais qu'il paraît presque cruel de relever, car l'intérêt de ce roman se situe véritablement ailleurs. J'ai encore la sensation d'avoir entrouvert un bosquet hors d'âge, où dorment, et dormiront encore ces souvenirs de vies inconnues et passées. Rien n'est venu gâcher mon plaisir.

     

     

     

     

    « Je ne retrouve personne, Arnaud CathrineWinterheim, de Fabrice Colin »

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